mardi 15 septembre 2015

Education bienveillante et emplâtrage de parents.

Qui n'a jamais entendu parler de l'éducation bienveillante/respectueuse/positive/aimante/bisounoursesque/attachment parenting/... ?

Par ici, ça fait 10 ans que j'élève à temps plein et pratiquement seule un, puis deux spécimens de sexe masculin, mobilité accrue et langue pendue. Avant même de les avoir pondus, je savais déjà que je les élèverais dans le respect, sûrement parce que c'est comme ça que l'on m'a élevée (par contre, je n'imaginais pas à quel point cela pouvait être... usant !)

Mais parfois, j'avoue, je croise des parents que j’emplâtrerais bien contre un mur tant je les vois faire du n'importe quoi au nom de la bienveillance. (Hein, tu vois comme je ne suis PAS DU TOUT violente ?).

Voici un petit aperçu par ce que j'entends (et ce que je n'entends pas) par la bienveillance en éducation :

Les besoins de l'enfant comme priorité.

Oui : c'est sûr, si tu viens de pondre un mioche qui a besoin de seins/bras/soins/seins/bain/sein/bras/câlins/seins touuuuuuuute la journée et que tu penses pouvoir continuer à vivre en regardant des séries sans être interrompu, manger en utilisant tes deux mains et te doucher quand tu veux, tu rêves, ou tu es noble avec une nounou à temps plein. Tu décides d'accueillir un mioche dans ta vie, va falloir aménager tes priorités, tes horaires, ton taf, et à peu près tout ce que tu faisais dans une journée normale.

Non : ça ne veut pas dire que tu dois devenir à vie une esclave des besoins de ce petit être plus ou moins morveux. Oublier sa vie, ne pas s'accorder un minimum de temps à soi, ne pas organiser une sortie en fonction de sa propre envie aussi, etc. n'est pas une très bonne idée. Tu pourras te coller la médaille de parent 100% bienveillant, mais elle ne te servira à rien si tu n'es pas un parent heureux.

Ici : La première règle fixée dès la naissance a été : Je t'aime, tout le temps, même quand tu vomis sur moi, même quand ça fait 6 fois que je me lève en une nuit, même quand tu grognes, mais, QUAND JE BOIS MON CAFÉ JE NE SUIS PAS TA MÈRE. Aujourd'hui, la formation est complète, LePréado (ouais, on va l'appeler comme ça maintenant) et LeBlond ont ce réflexe de survie quand ils reniflent la saturation, et on peut les entendre dire "Maman, tu veux que je te prépare un petit café ?"

Quand je vois : des parents qui se sont oubliés sur le chemin de leur parentalité et qui viennent 20 ans après reprocher à leur progéniture "alors que moi j'ai TOUT sacrifié pour toi blablabla..."
Comment dire... j'emplâtrerais bien le parent.

La confiance.

Oui : je crois qu'il est important de dire la vérité aux enfants, d'abord parce que je ne crois pas que les mioches aiment qu'on les prenne pour des abrutis, mais aussi parce que c'est un peu le seul moyen de leur apprendre à en faire autant.

Non : tes gosses ne te diront pas TOUJOURS la vérité, quoi que tu fasses, sache-le. Souviens-toi un peu des mythonades que t'as sorti à tes progéniteurs.

Ici : j'accorde un grand respect à la "faute avouée", j'essaie de démontrer comment le mensonge ne fait qu'empirer les situations normalement, et que s'il y a une personne qui peut tout entendre, c'est moi. Mais quand je demande, en voyant un morceau de salade encore accroché à une dent de lait "dis, tu t'es lavé les dents ?" et que j'entends "eeeeuuuhhhhh ouiiihhheeeuuu" avec un air d'ange échoué, il est fort possible que je réponde (bienveillamment) "prends-moi pour une patate ! FILE TE LAVER LES DENTS VA".

Quand j'entends : "ah non, moi, si mon fils le dit, c'est que c'est comme ça que ça c'est passé, mon fils ne ment JAMAIS parce que nous l'élevons dans la confiance et blablabla"
Comment dire... j'emplâtrerais bien le parent.


Les choix.

Oui : les enfants pour se construire ont besoin de pouvoir faire des choix, et même de se planter dans leur choix.

Non : ils ne sont pas capables de tout choisir. Choisir ça veut dire être capable d'assumer un choix. Ton mioche sera en mesure de choisir un autre menu pour le repas quand il sera en mesure de se le faire lui-même !

Ici : pour reprendre l'exemple de la bouffe, il y a souvent dans les repas que je prépare plusieurs produits à déguster. Ils ont le choix : le choix de manger ou pas de ce qu'il y a ! Jamais je n'ai obligé personne à manger quelque chose qu'il ne voulait pas, mais t'as rêvé si tu crois que je vais lever mon cul pour aller préparer un menu personnalisé car un des mioches n'apprécie pas totalement mon oeuvre culinaire.

Quand je vois : des parents poser 25 questions  à leur petit morveux pour un simple goûter genre
- tu veux un fruit ?
- (je croque, je le laisse) NON !
- un petit yaourt ?
- (je prends une cuillerée, je le laisse) NON !
- un petit suisse ?
- (celui là je te le jette à la gueule, tiens) NON !
- une compote ?
etc....
Comment dire... j'emplâtrerais bien le parent.



La liberté et les limites.

Oui : ta chère tête blonde a besoin de découvrir le monde, et on ne peut pas le faire dans une ambiance ultra-stricte conçue par des adultes maniaques.

Non : son besoin de découverte ne signifie pas qu'il peut faire tout et n'importe quoi, écrasant les principes de ton foyer voire même flirtant avec le danger imminent.

Ici : chaque maison a ses règles, ici je ne suis pas très maniaque, je n'ai pas besoin d'un salon impeccable, et je suis plutôt ouverte aux petites folies comme aller se tremper sous la pluie, pique-niquer au milieu du salon ou grimper sur les arbres.

Quand je vois : des parents qui ont pour principe nº1 ne JAMAIS dire "non" à leur marmaille, même lorsqu'elle se promène avec des ciseaux énormes ou se tient debout sur une table en verre (oui, je te jure)... comment dire... j'emplâtrerais bien le parent.

Bref, la parentalité bienveillante, faudrait sûrement l'appliquer un peu plus dans notre société, mais j'ai parfois l'impression que le principal ennemi de son image sont ces parents qui ont confondu bienveillance et abandon de leur rôle de parents.

Et toi ? il y a des parents que tu emplâtrerais un peu, parfois ? (en toute bienveillance)

Je file, j'ai du plâtre à acheter.

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